Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/325

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de mépris et d’insultes, je ne vous rendais pas mépris pour mépris, insulte pour insulte ! J’aurais été bien niais. Mais apprenez donc que, grâce à moi et à votre tante que j’ai su mettre de mon parti, vous êtes déjà perdue dans l’opinion publique. Quoique vous fassiez désormais, c’est une blessure incurable faite à votre réputation ! Le monde juge, condamne, et frappe d’une honte éternelle pour mille fois moins que cela ! Mais apprenez donc que pour compléter, que pour achever de rendre mes calomnies vraisemblables, la princesse, par ma volonté, a fait des avances à votre mari ; que celui-ci, encore par ma volonté, vous est infidèle : c’est un fait avéré pour tous… le monde dit que vous vous vengez de votre mari en le trompant avec moi… Maintenant, je vous défie de détruire ces bruits, ces apparences. Que vous le vouliez ou non, je serai là, toujours là, toujours auprès de vous. Je vous épouvante, je vous fais horreur, tant mieux ; vous n’aurez qu’un moyen de vous délivrer de mon obsession ; je suis blasé sur les succès trop faciles : j’aime mieux triompher, comme on dit, par la terreur que par l’amour. Je