Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/331

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Il se leva, il saisit M. Lugarto par le bras, et lui dit d’une voix foudroyante :

— Entendez-vous ce que dit ma femme, Monsieur ? l’entendez-vous ?

— Enfin, mon Dieu ! nous serons délivrés de ce démon ! — m’écriai-je en joignant les mains.

M. Lugarto était resté assis.

Lorsque Gontran s’approcha de lui, il ne fit pas un mouvement ; il se dégagea froidement de l’étreinte de Gontran, le regarda fixement, et lui dit avec un calme sardonique dont je fus atterrée :

— Ah çà ! mon cher, décidément vous êtes fou.

— Je vous dis, Monsieur, que ces bruits que vous répandez sont infâmes… et que je ne souffrirai pas…

— Vous ne souffrirez pas ? — articula lentement M. Lugarto en riant d’un rire sardonique. — Ah ! ah !… ah ! je le trouve charmant, ma parole d’honneur ; il ne souffrira pas ! Ah çà ! est-ce que par hasard vous vous donnez les airs de me menacer, Monsieur le vicomte de Lancry ?