Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/45

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était piquée de voir donner à ses calomnies un si éclatant démenti.

Gontran partageait mon émotion. Ursule, les yeux fixes, semblait profondément et douloureusement absorbée.

M. de Lancry dit à M. Sécherin :

— Je trouve aussi que la conduite de M. de Rochegune est admirable, Monsieur ; et l’hospice est-il toujours entretenu ?

— Toujours, Monsieur, et M. le marquis de maintenant fait comme faisait son père. Au retour de ses voyages, il est venu passer six mois à son château, et il a été une fois par semaine dîner et coucher à l’hospice tout comme son père ; aussi est-il adoré dans le pays tout comme son père…

— Et il le mérite bien assurément… tout comme son père… — dit mademoiselle de Maran avec aigreur. — Est-ce qu’il met aussi le bonnet et la casaque des pauvres ces beaux jours-là !

— Non, Madame ; il reste habillé comme il est. Oh ! il fait cela comme tout ce qu’il fait, simplement, sans ostentation. C’est naturel chez lui. Il tient ça de son père. C’est comme