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CHAPITRE XIX

M. DE MORTAGNE.


Sans les traits fortement accentués qui caractérisaient la physionomie de M. de Mortagne, il eût été méconnaissable. Sa barbe, ses cheveux avaient entièrement blanchi ; son front ridé, ses yeux caves et bistrés, ses joues profondément creusées, témoignaient de longues et cruelles souffrances ; ses vêtements étaient aussi négligés que d’habitude.

Cette apparition presque sinistre, au milieu de ce salon étincelant d’or et de lumières, rempli d’hommes et de femmes élégamment parés, formait un contraste étrange.

D’abord l’assemblée resta muette d’étonne-