Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/84

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insulter ainsi ! — s’écria mademoiselle de Maran furieuse en se retournant vers l’auditoire.

Personne ne lui répondit.

— Il y a huit ans, — reprit M. de Mortagne, — je partis pour l’Italie… je devais attendre à Naples M. de Rochegune, fils d’un de mes meilleurs amis. Ce jeune homme au cœur ardent et généreux devait venir avec moi combattre quelque temps en Grèce. J’étais complétement étranger aux complots que les sociétés secrètes tramaient alors en Italie. J’arrive à Venise… D’abord je ne suis pas inquiété ; mais une nuit, la police fait une descente chez moi, on m’arrête, on me garrotte, on saisit mes papiers, mes effets, et on me conduit en prison ; je suis mis au secret. Je proteste de mon innocence, je défie qu’on trouve contre moi la moindre preuve de culpabilité ; on me répond que le gouvernement autrichien a été instruit de mes mauvais desseins, que je viens prendre une part active aux menées des sociétés révolutionnaires. — Je nie hautement cette accusation. — On apporte mes malles, on les ouvre