Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/85

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devant moi, et on trouve dans un double fond, dont j’ignorais l’existence, plusieurs paquets cachetés.

— Mais il faut être aussi fou que cet homme pour écouter sérieusement de pareilles balivernes ! — s’écria mademoiselle de Maran. — Quant à moi, je ne les entendrai pas plus longtemps ; et elle se leva.

— Soit, allez vous-en ; ce n’est pas à vous que je prétends dévoiler ces abominables mystères, vous n’en avez que trop le secret.

Mademoiselle de Maran se rassit en frémissant de rage.

M. de Mortagne continua :

— On ouvrit ces paquets, et l’on y trouva les proclamations les plus incendiaires, un appel aux ventes des carbonari, un plan d’insurrection contre la puissance autrichienne, et quelques lettres mystérieuses à mon adresse, timbrées de Paris, que j’étais censé avoir lues, et dans lesquelles on me promettait le concours de tous les hommes libres de la Lombardie… Ces apparences étaient accablantes, je restai anéanti devant ce fait inexplicable. On me demanda compte de mes