Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/88

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constitutions, des conspirations, et que j’ai mis un de mes gens dans la confidence de cette belle œuvre ? Allons donc, Monsieur, vous êtes fou… Il n’y a pas un mot de vrai dans tout cela… Je le nie !

— Vous le niez ?… et votre misérable Servien niera-t-il aussi la déposition de mon domestique qui l’accuse formellement de lui avoir remis les paquets ?

— Votre domestique ! — s’écria ma tante en riant aux éclats ; — voilà une belle garantie, en vérité, et qui doit être bien admise ? Tel maître, tel valet, Monsieur. Est-ce qu’on ne connaît pas vos antécédents ? Qu’y a-t-il d’étonnant dans la lettre que vous nous avez lue, et qui a été adressée au gouverneur de Venise ? Est ce que vous ne vous êtes pas toujours déclaré le champion des frères et amis de tous les pays ? La police d’ici, qui vous surveille, aura, en bonne sœur, averti la police autrichienne de vos projets, c’est tout simple… ça se fait tous les jours… Ainsi laissez-moi tranquille avec vos paquets de dentelles rembourrés de conspirations ; c’est un conte de ma mère l’oie… Vous avez voulu faire le Brutus,