Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/89

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le Washington, le Lafayette, on vous a coffré et on a bien fait… Vous vous plaignez d’avoir les cheveux blancs, est-ce que j’y peux quelque chose, moi ? On sait bien que les plombs de Venise ne sont pas fontaine de Jouvence, non plus ! Si, par suite, votre imaginative est détraquée, comme il y paraît, prenez des douches, Monsieur, et laissez-nous en repos, car vous êtes insupportable.

Les cruels sarcasmes de mademoiselle de Maran trouvèrent, contre mon attente, M. de Mortagne impassible. Il lui répondit avec le plus grand sang-froid :

— Grâce aux soins actifs de l’amitié de madame de Richeville, de M. de Rochegune et de quelques autres amis, me voici libre, malgré votre impudente audace ; nous avons assez de preuves pour vous clouer au pilori de l’opinion publique, et j’y parviendrai.

— C’est ce que nous verrons, Monsieur !

— Et vous n’y serez pas seule ; j’y attacherai aussi vos complices… ceux qui par lâcheté, égoïsme ou cupidité, ont servi vos méchants desseins… Entendez-vous, monsieur de Lan-