Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/13

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venir ne nous défend, personne du moins ne nous attaquera.

— Laissez-moi donc tranquille avec vos preuves : il n’a rien prouvé du tout, votre mari ! est-ce qu’on a été dupe de cette comédie-là ?

— Une comédie ! Madame, une comédie !

— Mais certainement ; est-ce que M. Lugarto pouvait répondre autrement qu’il a fait à l’apostrophe sauvage de Contran ?… Est-ce que devant tout le monde il pouvait avouer que vous aviez eu des préférences pour lui ?… Ainsi, chère petite, vous avez la bonhomie de vous croire blanche comme neige et votre mari aussi, parce que M. Lugarto aura proclamé votre innocence à la face du lustre de Tortoni ? Mais le simple savoir-vivre l’obligeait à agir ainsi. Il faudrait être un vilain, un croquant, pour se conduire autrement. Je ne suis pas suspecte, moi ! je trouve ce Lugarto bête comme une oie à l’endroit de sa titulature et de ses étoiles d’or en champ d’argent ; mais je dois avouer avec tout le monde que, dans cette occasion-là, il s’est conduit avec toutes sortes de réserve, de mesure et une dignité non pa-