Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/58

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je prenais si bien les choses, nous redevînmes intimes… Son mariage n’avançait pas ; j’avais répandu le bruit de sa ruine et de ses desseins intéressés, ajoutant qu’il se moquait par avance des héritières qu’il s’attendait à prendre dans ses filets conjugaux. L’orgueil aristocratique des jeunes miss des trois royaumes se révolta contre les secrètes prétentions de cet insolent Français que j’avais dévoilées.

Enfin, malgré son beau nom, son esprit, sa charmante figure, avantages que j’abhorrais, ce cher Lancry ne put seulement parvenir à épouser quelque obscure héritière de la Cité… Mais, je le vois, le sommeil vous gagne de plus en plus — ajouta M. Lugarto — il n’atteint pas encore votre intelligence ; c’est jusqu’à présent un engourdissement tout physique. Je continue, car je vois à l’expression de votre figure que vous m’entendez très bien. Lancry avait donc épuisé ses dernières ressources en faisant cette chasse aux héritières… Son oncle, le duc de Versac, ne voulant plus lui donner un liard, votre cher Gontran allait être réduit aux expédients, lorsque le démon l’inspira. Il m’emprunta de l’argent pour la pre-