Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/68

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votre position ; depuis deux mois, le monde est persuadé que nous sommes ensemble du dernier mieux… Si l’on en pouvait douter, qu’on juge sur les faits… Vous êtes venue ici volontairement, vous avez voulu cacher ce voyage à votre tante, à M. de Versac, à madame de Ksernika, puisque vous leur avez écrit que vous alliez chez madame Sécherin à la campagne ; on croit que votre mari m’a blessé en duel, on pensera que vous êtes accourue ici aussitôt après son départ pour me consoler dans mes souffrances : comment le nierez-vous ? où seront vos preuves ? Mes fausses lettres, direz-vous ; mais tout à l’heure, quand vous allez être endormie, je vous prendrai ces lettres et je les brûlerai.

Invoquerez-vous le témoignage de vos gens ? D’abord ils me sont dévoués, et puis ils diront ce qui est vrai, qu’ils ont agi d’après vos ordres, car vous seule avez ordonné le départ. Ce n’est pas tout ; pour comble d’horreur… un de vos parents, un homme respectable, apprenant sans doute votre infâme conduite, se met à votre poursuite pour vous empêcher de vous perdre… Votre passion vous aveugle tel-