Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/125

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votre tour ! — s’écria Ursule, et ses yeux semblèrent étinceler de colère — prenez garde à ce que vous direz !… de ma vie… je ne pardonnerais cette calomnie, entendez-vous ?… ne m’exaspérez pas !

— J’en étais sûr ! — m’écriai-je — mon mari ne vous est donc pas indifférent, puisque vous craignez qu’il ne soit instruit de cette aventure !

— Je tiens à l’estime de votre mari… comme a l’estime de tout les honnêtes gens… et il est horrible à vous de vouloir me la faire perdre — s’écria Ursule avec un accent de dignité outragée.

— Vous tenez à son estime ? et vous n’avez pas craint d’afficher effrontément les principes les plus corrompus ! et vous n’avez pas craint de railler de tout ce qui est saint et sacré dans le monde ! Non, non, j’en suis de plus en plus convaincue, votre instinct de ruse vous a dit qu’incapable de lui plaire par de généreuses et nobles qualités, vous ne pouviez que frapper son imagination par quelque affectation bizarre et étrange ; mais dès qu’il saura que tout cet échafaudage de prétentions cyniques n’a pour