Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/145

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croire… non, non ; n’est-ce pas que vous êtes incapable de cela ?

— Mais de quoi, Madame ? sont-ce de nouvelles inquiétudes que vous voulez me donner ? De grâce, expliquez-vous.

— Que je m’explique ! est-ce que c’est possible en l’absence de votre mari ! Il faut l’attendre… Et encore je ne sais si j’oserai… dites donc, est-ce qu’il est toujours violent comme on dit qu’il était avant son mariage ? C’est qu’alors il faudrait de fameux ménagements.

Je regardai fermement ma tante.

— J’aurais été bien étonnée, Madame, que votre arrivée ne fût pas signalée par quelque triste événement… Je suis résignée à tout, et je mets ma confiance dans le cœur de mon mari.

— Ah bien alors ; puisqu’il en est ainsi, tant mieux ! je n’aurai pas à prendre de grandes précautions oratoires : vous avez raison de placer votre confiance dans le cœur de votre mari, ça répond à tout… Vous avez là une ingénieuse idée… C’est égal, défiez-vous toujours de son premier mouvement, et tâchez de n’être pas seule, car, hélas ! pauvre chère