Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/173

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tran, car elle autorisait les bruits les plus odieux.

La contraction des sourcils de mademoiselle de Maran me prouva que j’avais frappé juste.

Elle se prit, selon son habitude, à rire aux éclats pour cacher sa colère.

— Ah !… ah !… ah !… qu’elle est donc amusante, cette chère petite, avec ses suppositions ; mais, folle que vous êtes, est-ce que je vous parle en mon nom ? Je viens en bonne et loyale parente, s’il vous plaît, ne l’oubliez pas, vous dire : Mes chers enfants, prenez garde, voici ce qu’on croit… ce n’est pas un vain bruit, un caquet, un propos, ce sont les convictions de personnes sérieuses, graves, dont la parole a la plus grande autorité… maintenant que le monde interprète ainsi votre conduite, puisqu’il est impossible de lui ôter cette créance… puisque vous êtes déshonorés sinon l’un et l’autre… du moins l’un ou l’autre… je viens en bonne et loyale parente vous…

Gontran interrompit mademoiselle de Maran et lui dit :

— Il me semble, madame, que le monde