à vos pieds pour implorer son pardon… Avec celle que je lui réponds, vous lui prouverez qu’il ne lui reste aucun espoir de me revoir jamais… de plus, vous pouvez vous venger du passé et garantir l’avenir… Si je vous donnais l’ombre de jalousie… envoyez à M. Sécherin la lettre que j’ai écrite à Gontran, si vous voulez vous venger du passé, Mathilde… remettez tout à l’heure cet écrit à mon mari, il ne lui laissera aucun doute sur l’étendue de ma faute ; je le connais : autant sa bonté, sa confiance sont aveugles, autant il sera impitoyable envers moi s’il est certain d’être trompé ; il me chassera, mon père ne voudra jamais me revoir, je serai sans ressources, et de ce rêve d’opulence que je vais réaliser je tomberai dans la misère… Et vous ne savez pas, Mathilde… ce que pourrait me conseiller la misère ! Et puis, voyez-vous — ajouta Ursule d’un ton presque solennel — il faut qu’il y ait quelque chose de fatal, de providentiel dans ce qui arrive… Je n’écris jamais… je suis trop rusée pour rien faire qui puisse me compromettre, la faute que j’ai commise pouvait rester sinon dans le secret, du moins sans preu-
Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/208
Apparence