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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/215

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méchants. Mon fils me l’a bien souvent répété… vous êtes comme moi, simple, loyale et ennemie de toute hypocrisie… votre présence est utile ici ; il ne saurait y avoir trop de juges, car les coupables ne manquent pas.

— Quoique je ne comprenne pas du tout ce que vous voulez dire, ma chère Madame, avec vos juges et vos coupables — dit ma tante — je ne perdrai certainement pas une si belle occasion de vous déclarer que vous avez le plus joli garçon de la terre, sans compter que tout ce qu’il vous a dit de moi, et de ma simplicité naïve, prouve joliment en faveur de sa pénétration et de sa judiciaire. J’ose espérer, en retour, que ce qu’il nous a dit de vous est tout aussi bien fondé ; il ne nous resterait plus alors qu’à nous singulièrement congratuler sur la réciproque de notre rencontre.

Madame Sécherin regarda attentivement mademoiselle de Maran : soit habitude d’observation, soit sagacité, instinct de son cœur maternel, soit enfin que le sourire moqueur de ma tante eût trahi son ironie, la belle-mère d’Ursule, après un moment de silence, répon-