Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/216

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dit à ma tante en agitant l’index de sa main droite et en secouant la tête :

— Non… non… je le vois… vous n’êtes pas, vous ne serez jamais des nôtres ; votre regard est méchant, mon fils s’est trompé sur vous comme il s’est trompé sur d’autres.

Mademoiselle de Maran partit d’un grand éclat de rire et s’écria :

— Ah ça ! mais, dites donc, chère Madame, vous me faites furieusement l’effet d’être une manière de sibylle, de pythonisse avec vos prophéties pharamineuses et peu flatteuses… seulement, permettez-moi de vous le faire observer ni plus ni moins que si j’avais l’honneur, de parler à M. votre fils, ces prophéties-là sont un peu malhonnêtes, vu qu’à votre compte je ne ferai jamais partie de la catégorie des braves gens.

— Je ne sais pas ce que c’est qu’une sibylle, Madame, mais je sais quand on se raille de moi — dit madame Sécherin avec hauteur.

— Je me ferai un vrai plaisir de vous remémorer, ma chère Madame, que la sibylle de Cumes était une manière de devineresse qui prophétisait l’avenir avec des grimaces du dia-