Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/255

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monstre que j’ai produit, et qui vient à grands cris me demander d’être sa compagne.

« Oubliez-moi donc, mon cousin ; encore une fois, si vous vous opiniâtrez dans votre fol amour, je vous prédis la plus malheureuse fin du monde, et vous me ferez croire à ces rémunérations et à ces punitions divines dont parlait toujours mon insupportable belle-mère.

« À un coupable tel que vous il fallait une punition telle que moi : seulement, comme ce rôle de vengeance divine est un peu sérieux pour mon âge, je vous saurais un gré infini de me l’éviter en vous amendant et en devenant le plus honnête et le plus fidèle des maris ; ce qui veut dire le plus heureux et le plus adoré des hommes, puisque Mathilde est votre femme.

« Adieu, adieu, et pour toujours adieu… Souvenez-vous surtout qu’il ne s’est jamais agi d’amour entre nous, mais d’une infâme trahison envers la plus noble des femmes. Vous avez été mon complice, jamais mon amant. »