Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/264

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE XIV.

LES DEUX ÉPOUX.


Je restai deux jours sans revoir M. de Lancry.

L’arrivée et le départ de madame Sécherin ayant fait supposer à nos gens que quelque grave discussion intérieure avait eu lieu entre moi et mon mari, ils avaient cru de leur devoir d’augmenter encore de silence et de réserve dans leur service, ils ne parlaient entre eux qu’à voix basse… ont eût dit que quelqu’un se mourait dans la maison… Il est impossible de peindre l’aspect sinistre de ce grand château muet, sombre et désert dont j’habitais une aile, et Gontran une autre.

J’avais voulu être seule pour me préparer à l’entretien que je devais avoir avec mon mari.