Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/309

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ouvert un horizon tout nouveau… Oui, oui, je lutterai, je vaincrai cette passion… J’aurai un double but à atteindre, une double récompense à espérer, me réhabiliter à vos yeux et à ceux du monde, et reconquérir ce noble cœur que j’ai perdu… Oh ! noble femme parmi les plus nobles femmes, quand je compare ce langage digne, élevé, à toutes les cyniques forfanteries d’Ursule, quand je compare l’émotion pure, salutaire, qu’il me cause, les idées généreuses qu’il éveille en moi, aux ressentiments amers que me laissait toujours son esprit ironique et hautain, je ne puis comprendre combien j’ai pu à ce point vous méconnaître, vous sacrifier… Oh ! Mathilde, pour me donner du courage, pour m’affermir dans ma résolution, laissez-moi croire que cet engourdissement passager de votre cœur cessera bientôt ! Cette vie nouvelle me serait si douce, partagée avec vous, tendre et aimante comme autrefois…

— Cela est impossible, Gontran ; je vous le répète, vous trouverez en moi tout l’appui, toute l’affection que le devoir m’impose, je ne puis vous promettre rien de plus. Notre ma-