Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/310

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riage d’amour a passé, un mariage de convenance lui succède : ce seront des relations calmes et tristes, mais remplies de sollicitude et de sincérité… Je ne veux pas me faire valoir, Gontran, mais enfin, réfléchissez à tout ce qui s’est passé entre nous et voyez si je ne me conduis pas…

— Comme la plus généreuse des femmes, c’est vrai, mille fois vrai ! l’habitude du bonheur rend si exigeant… que je ne puis me contenter de ce que je ne mérite même pas.

— Allons, courage, courage, Gontran ; la vie peut être belle encore pour vous ; de nobles ambitions, des occupations attachantes, de glorieux triomphes vous consoleront… Peut-être même un jour ne regretterez-vous rien… peut-être serai-je la seule à m’apercevoir de la différence qui régnera entre le présent et le passé, différence qui vous afflige aujourd’hui… Une existence nouvelle peut commencer pour vous… courage, courage… Si vous vous trouvez malheureux, songez à ceux qui sont plus malheureux que vous.

— Oui, oui, courage, Mathilde… vous le verrez, je serai digne de vous… De ce jour,