Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/314

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autrefois, il me semblait que, moi aussi, je retrouverais le même amour d’autrefois.

J’aimais mieux croire à la léthargie qu’à la mort de mon cœur......

Après une longue promenade, je rentrai ; il était presque nuit.

En approchant du château, je fus très étonnée de voir Blondeau venir à ma rencontre dans la longue allée qui conduisait à la grille du parc.

Elle fit signe au cocher ; la voiture s’arrêta.

Je fus frappée de l’air triste et inquiet de cette excellente femme.

— Monte avec moi — lui dis-je — je te ramènerai.

— J’allais vous le demander, Madame.

Blondeau monta.

— Mon Dieu ! qu’as-tu ? — lui dis-je — tu es pâle… agitée… il se passe certainement quelque chose d’extraordinaire ?

— D’abord, Madame, ne vous alarmez pas.

— Mais, qu’y a-t-il donc ? tu m’effraies !

— Je suis venue au-devant de vous, Madame, parce que j’ai craint qu’au château on ne vous apprît trop brusquement…