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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/37

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Mon étonnement était à son comble.

C’était Ursule qui s’exprimait ainsi : elle autrefois si éplorée, si incomprise et parlant toujours de sa tombe prochaine…

C’était Ursule qui parlait à Gontran avec ce dédain moqueur, à lui dont les succès avaient été si nombreux, à lui si recherché, si adoré par les femmes les plus à la mode !

Gontran semblait non moins surpris que moi de ce langage railleur.

Néanmoins je vis avec joie qu’il ne m’avait pas trompée.

Il avait pu être léger, inconsidéré auprès d’Ursule, mais il avait été préservé d’un sentiment plus vif par la froide coquetterie de ma cousine.

Ursule reprit avec la même ironie :

— Qu’avez-vous ? mon cher cousin ! vous semblez contrarié.

— C’est qu’aussi, Madame, je ne vous ai jamais vue si moqueuse.

— C’est qu’aussi, Monsieur, je ne vous ai jamais vu si solennel.

— Vous avez raison — dit Gontran en souriant — il s’agit de folies, de quelques galan-