Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/38

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teries sans conséquence échangées entre un homme et une femme du monde, et je prends en vérité un air magistral par trop ridicule. Eh bien donc, ma jolie cousine, vous souvenez-vous qu’hier soir, après la curée aux flambeaux, j’ai été assez peu maître de moi pour vouloir enlacer cette taille charmante et effleurer cette joue si fraîche et si rose… eh bien, je viens vous demander pardon de cette audace, vous supplier d’oublier cette folie… J’avais cédé à un entraînement passager… j’avais un moment confondu la familiarité de la parenté avec un sentiment plus tendre, et je viens…

Ursule interrompit mon mari par un éclat de rire et s’écria :

— Vous venez me demander pardon… mais il n’y a véritablement pas de quoi, mon cher cousin… Votre vertueuse candeur s’alarme à tort, je vous le jure… Votre audace a été fort innocente… car votre bouche a effleuré non pas cette joue si fraîche et si rose, mais la barbe de mon bonnet. Quant à cette taille charmante que vous avez enlacée à peu près malgré moi, c’est une faveur que s’accorde au