Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/53

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preuve du meilleur goût ; je ne médis des maris que comme amants : hors ces prétentions-là, ils possèdent toutes sortes d’agréments… conjugaux ; et vous avez, vous, mon cousin, personnellement, tout le charme nécessaire pour plaire à votre femme.

— C’est parce que je désire continuer de plaire à ma femme, Madame, que je serais désolé de lui causer un chagrin violent, elle est assez jeune, assez aveuglée pour m’aimer passionnément, pour tenir à mon amour comme à sa vie… Mais comme elle n’a pas de ces confiances exorbitantes qui font croire qu’on ne peut manquer de nous adorer… comme elle est surtout remplie de la plus charmante modestie, elle redoute certaines comparaisons… sans doute très dangereuses ; et quoique je sois, je l’avoue humblement, un soupirant fort à dédaigner pour vous… elle veut bien craindre…

Ursule interrompit Gontran : — Toutes ces périphrases veulent dire que Mathilde est jalouse de moi, n’est-ce pas ? Voilà donc ce grand secret… Quelle bonne folie.

— J’ai eu l’honneur de vous dire, madame,