Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/55

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pas avec quelle sainte ardeur elle m’aime… Oh ! Mathilde n’est pas une de ces femmes froidement railleuses, qui, parce qu’elles ne sentent rien, affectent de mépriser des sentiments qu’elles sont incapables de comprendre ou d’apprécier… Non… non… Mathilde n’est pas de ces…

— De ces femmes abominables… de ces monstres de perfidie, qui ont l’effronterie de ne pas vouloir prendre pour amant le mari de leur amie intime ! — dit Ursule en interrompant mon mari et recommençant de rire aux éclats…

Gontran semblait au supplice. Ursule continua :

— Mon Dieu, que vous êtes donc amusant ! et comme l’éloge de cette pauvre Mathilde vient naturellement en aide à votre dépit contre mon insensibilité ! Savez-vous qu’il ne fallait rien moins que mes dédains pour amener enfin sur vos lèvres l’éloge de votre femme !

— Vous avez raison, madame — s’écria Gontran mis hors de lui par ces sarcasmes. — Je n’ai peut-être jamais mieux compris tout