voir ainsi traité par Ursule ? cela doit vous rassurer, je l’espère.
Ne voulant pas laisser entrevoir mes craintes à Gontran, je lui dis :
— Sans doute, mon ami, je suis rassurée ; mais je ne vois pas en quoi ma cousine vous a si mal traité… Elle plaisantait, d’ailleurs…
— Elle plaisantait ?… Et lors même qu’elle aurait plaisanté, n’était-ce pas me traiter avec le dernier mépris ?… De ma vie… non, de ma vie… je n’ai été si insolemment joué ; je restais là comme un sot, sans trouver une seule parole. Quelle audace ! quel cynisme !
— Mais, Gontran, il me semble que ce qu’Ursule vous a dit de plus cruel est qu’elle ne vous aimerait jamais et qu’elle vous défiait de ne pas l’aimer.
— Eh bien ! n’est-ce rien que cela ?
— Mais cela n’est rien puisque vous m’aimez, Gontran… Votre tendresse pour moi vous empêche de ressentir de l’amour pour elle, il doit vous être indifférent qu’elle ne vous aime pas.
— Sans doute, sans doute, vous avez raison… Ma pauvre Mathilde, je vous aime… oh !