disais encore : Après tout, le mal qu’Ursule a fait à Mathilde a cessé, puisque celle-ci aime son mari plus passionnément que jamais… Pardonner à M. de Lancry n’est-ce pas pardonner à Ursule ?… pourquoi serais-je envers celle-ci plus sévère que Mathilde ?
— Comment… vous, mon ami… avez-vous pu vous abuser par de tels paradoxes ?
— Le désespoir est un mauvais conseiller, Mathilde… Que vous dirais-je ! une fois dans cette méchante voie, ce fut avec une sorte de satisfaction odieuse que je dis quelques mots de bonté à cette femme, votre plus mortelle ennemie. Je me plaisais à me rappeler la causticité, le brillant de son esprit.
— Et Ursule… a, je pense, répondu à votre attente ? — dis-je à M. de Rochegune avec amertume.
— Heureusement — reprit-il — je l’ai trouvée stupide.
— Ursule !…
— Oui…
— Elle… si séduisante… si spirituelle… si fine… si rusée… c’est impossible…
— Je vous répète, Mathilde, que je l’ai