Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/178

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Quelques heures après l’arrivée de M. de Rochegune, M. Gérard, dont il honorait beaucoup le savoir et le caractère, se présenta chez lui (d’après mon conseil), et l’instruisit de l’état véritablement très alarmant dans lequel se trouvait Emma.

Pour faire comprendre toute la gravité de cette crise à M. de Rochegune, M. Gérard n’eut qu’à lui exposer les raisons qu’il m’avait déduites lors de la première maladie d’Emma ; car la même cause avait reproduit les mêmes effets.

— Eh bien ! me dit-il d’un air accablé… je quitte M. Gérard. La vie de cette pauvre enfant est en danger !

— Hélas, oui !… J’avais prié le docteur, dont vous connaissez la sincérité, d’aller vous dire ce qu’il en était, ne doutant pas que ses paroles ne fussent plus éloquentes que tous les raisonnements.

— Ce qu’il m’a appris… m’a navré… Malheureusement je ne puis que me désoler. Je vous répète, ma chère Mathilde, que je ne sais rien de meilleur, de plus charmant qu’Emma… Vous me connaissez assez pour croire que sa