Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/187

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bonne et sincère… merci à vous. Je suis bien heureux. — Alors, moi… — ajoutai-je, ne pouvant cacher mes larmes et surmonter une pénible émotion — alors moi…

— Qu’avez-vous, Mathilde ? — s’écria M. de Rochegune en me regardant avec inquiétude.

Je compris tout le danger de mon attendrissement involontaire ; un soupçon de M. de Rochegune pouvait tout perdre.

— Je n’ai rien, mon ami — lui dis-je en tâchant de sourire — je suis émue en songeant à la félicité qui vous attend auprès d’Emma. Écoutez mes vœux et mes conseils… Alors, un jour, comme je vous le disais… moi, heureuse aussi de mon côté… jouissant comme vous de tous les charmes du bonheur domestique… je vous dirai tout bas : — Méchant ami, il a fallu vous y forcer pourtant.

— Ah ! Mathilde… prenez garde… pour Emma… plus que pour moi… n’insistez pas. Après tout… moi, je n’ai rien à risquer à cette heure. Ma vie ne peut être plus désolée qu’elle ne l’est. Mais cette enfant ! pour elle, mon Dieu… un jour… quelle déception !