Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/193

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créer des liens durables, de chercher le bonheur dans les pures affections de la famille.

— Lui !… se marier… se marier — répéta madame de Richeville avec surprise ; — et c’est à vous, à vous qu’il fait cette confidence ?

— Je suis toujours son amie… ne devait-il pas m’instruire d’un projet si important ?

— Sans doute… Mathilde… et pourtant vous consulter à ce sujet… vous, qu’il a tant aimée… c’est presque cruel !

— J’ai vu dans cette confidence non de la cruauté, mais de l’affection… Comme lui, j’ai froidement envisagé sa position ; que voulez-vous qu’il fasse désormais ? Ne trouvez-vous pas naturel qu’il songe à l’avenir ?… la femme qu’il choisira ne sera t-elle pas bien heureuse ? Vous connaissez la bonté de son cœur, la noblesse de son caractère ; et s’il se marie ; c’est qu’il se sait capable d’assurer le bonheur de celle qu’il épousera…

— Oh ! je n’en doute pas… tous les liens, tous les devoirs sont sacrés pour lui.

— Eh bien alors… pourquoi vous étonner de son désir de se marier ?…