Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/214

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— Et je ne pourrai tuer votre mari qu’une fois !…

— Ne songez pas à la vengeance… songez à sauver cette infortunée… s’il en est temps encore… Et votre mère ?

— Ma mère — s’écria-t-il — ma mère est ici… mon Dieu… nous n’arriverons pas… Ursule sera morte… Vous verrez qu’elle sera morte…

— Mais comment avez-vous appris cette funeste nouvelle ?

— Par une lettre… seulement quelques lignes d’elle. — Si je voulais la voir une dernière fois — me disait-elle — il fallait accourir à Paris… Ma mère… implacable… comme elle l’est toujours… Ah ! ce cocher… quelle lenteur… elle sera morte !

— Hé bien, votre mère ? — lui dis-je pour tâcher de l’arracher à cette pénible préoccupation.

— Oh ! ma mère ! — reprit-il d’une voix brève, saccadée, dans une sorte de demi-délire effrayant — oh ! ma mère a tout de suite dit : — C’est une comédie qu’elle joue pour obtenir son pardon !! — Une comédie !… Cette