Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/215

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lettre sentait la mort !… Je ne m’y suis pas trompé, moi… Je suis accouru de Rouvray… ma mère m’a suivi… Une comédie !… Vous allez voir… si vous reconnaissez seulement sa pauvre figure mourante !… Et puis les derniers vœux des mourants… c’est sacré… Ah ! nous approchons… Pourvu qu’elle vive assez pour me pardonner ma dureté… non pas ma dureté… ma faiblesse… car c’est par faiblesse que j’ai cédé à la haine de ma mère contre elle. Et voilà ce qui arrive !… voilà ce qui arrive… Une pauvre créature fait une faute : au lieu d’être indulgent… au lieu d’être bon… au lieu de la ramener au bien à force de générosité… on la chasse comme une infâme… on la maudit… Alors elle… que voulez-vous ?… elle s’exalte dans le mal, elle se perd tout à fait… Et puis un jour, comme au fond il lui est resté du cœur… un jour… les remords viennent, la vie lui est à charge… elle s’empoisonne… et alors on dit : Bah !… comédie… comédie… Voilà ce qu’a fait ma mère par haine… voilà ce que j’ai fait par faiblesse.

— Mais les médecins, que pensent-ils ?

— Les médecins ? — ajouta-t-il avec ce sou-