Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/251

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Vous voulez sans doute faire l’ennemie généreuse, pour rester fidèle à votre rôle de femme supérieure, de femme sublime… Eh bien ! pour rendre votre générosité plus méritoire encore, je suis content de vous apprendre qu’Ursule vous haïssait si fort que c’est à son instigation que je vous ai ordonné de revenir chez moi.

— Le motif qui vous avait imposé cette obligation n’existant plus, Monsieur, vous me permettrez sans doute maintenant de vivre seule… Si odieuse qu’elle fût, vous aviez au moins une raison pour me retenir près de vous ; tandis que maintenant…

— Maintenant j’ai une autre raison de vous retenir — me dit-il brusquement avec un sourire méchant.

Je crus comprendre où il voulait en venir.

Il m’avait plusieurs fois parlé de mes diamants… Bien décidée à les lui abandonner en partie s’il me rendait la liberté avec les garanties suffisantes, c’est-à-dire par une séparation légale, je crus pourtant prudent d’attendre cette demande de sa part, au lieu de la provoquer.