Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/252

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— Je ne comprends pas, Monsieur — lui dis-je — pour quelle raison vous me garderiez plus longtemps près de vous… Tout à l’heure, en énumérant vos griefs contre Ursule, vous n’avez pas dit que ce funeste amour vous avait rendu envers moi d’une cruauté inouïe. Je ne vous fais pas un reproche, Monsieur ; je préfère cette indifférence, elle me fait espérer que vous ne mettrez aucun obstacle sérieux à notre séparation.

— Vous vous trompez, Madame… je refuse justement de vous laisser libre à cause de mon indifférence à votre sujet… oui, de mon indifférence… pour ne pas dire plus.

— La haine sans doute, Monsieur !

— Eh bien, oui, Madame, la haine ! Au point où nous en sommes, vous devez tout savoir… Oui, maintenant j’ai de la haine contre vous… Cela vous étonne ?… Écoutez-moi… vous apprendrez ce que je vous suis, ce que vous m’êtes ; alors vous ne me ferez plus de demandes ridicules, alors vous ne vous bercerez plus d’espérances chimériques. Résumons les faits. Vous m’avez apporté une belle fortune, vous étiez un ange de douceur, de