pas m’abandonner, et que l’avenir devait m’épouvanter.
M. de Lancry était sans ressources, M. Lugarto lui offrait sans doute beaucoup d’argent pour le forcer à m’emmener avec lui ; je n’ose dire toutes mes frayeurs à cette pensée, connaissant la dégradation où était tombé M. de Lancry, son amour de l’or, sa haine contre moi, et surtout l’atroce méchanceté de M. Lugarto, qui depuis si longtemps me poursuivait de sa vengeance.
Je n’en doute pas, ces nouvelles frayeurs me causèrent une dernière commotion à laquelle je ne pus résister.
À peine M. de Lancry m’eut-il quittée que je tombai dans d’horribles convulsions suivies d’une violente fièvre cérébrale.
Je fus, à ce que me dirent Blondeau et le bon docteur Gérard, pendant quinze jours dans un état désespéré. M. de Lancry disparut le surlendemain du jour où j’étais tombée malade, en laissant une lettre pour moi dans laquelle il m’annonçait brièvement que ma maladie changeait tous ses projets et qu’il allait voyager en Italie.