Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/276

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puissance et se persuadent qu’ils font beaucoup pour les pauvres humains en leur permettant de les idolâtrer… Sérieusement, Mathilde, vous m’éclairez ; vous épargnez peut-être bien des larmes à Emma… Un jour elle aurait pu voir dans l’indolence de mon bonheur, ou de l’égoïsme, ou de la froideur, et j’aurais un remords éternel de causer le moindre chagrin à cet ange de bonté.

— C’est maintenant moi qui pourrais vous reprocher d’être aussi méchant que mademoiselle de Maran — dis-je en souriant ; je vous dis non un compliment, mais une chose vraie, et vous en faites une épigramme contre vous.

— À propos de mademoiselle de Maran, vous savez que sa paralysie est complète maintenant ? — me dit M, de Rochegune ; — mon vieux valet de chambre Stolk a été, je ne sais plus à quel propos, voir Servien, le maître-d’hôtel de votre tante. Il paraît que lui et tous ses gens la traitent indignement ; ce qu’elle est obligée de supporter en enrageant, personne ne s’intéressant à elle…

Notre conversation fut interrompue par Emma. Elle tenait un bouquet de roses d’une