Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/277

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main, et de l’autre plusieurs lettres qu’elle remit à son mari en lui disant :

— Le courrier vient d’arriver. Voici vos lettres, mon ami.

M. de Rochegune lui dit, en mettant les lettres dans sa poche :

— Madame de Richeville peut-elle nous recevoir, ma chère Emma ?

— Sans doute, voilà plus d’une demi-heure qu’elle cause avec le bon abbé Dampierre.

— Votre curé, dame châtelaine, me dit M. de Rochegune.

— Et c’est bien le meilleur et le plus pauvre des curés de campagne — lui dis-je ; — vous ne pouvez vous faire une idée de cette charité, de ce caractère vraiment évangéliques.

— Et comme il parle simplement et noblement ! — dit Emma. — L’autre dimanche, à l’église, j’étais dans l’admiration. Tout ce qu’il disait était à la portée de ses paroissiens, et pourtant ce sermon aurait pu être tout aussi bien prononcé devant un roi et sa cour.

— C’est qu’il n’y a en effet rien de plus digne que la simplicité — dit M. de Rochegune.