Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/289

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Jamais, mon Dieu ! jamais je n’oublierai l’émotion déchirante que madame de Richeville ne put cacher, sa rougeur, sa honte.

Ses yeux rencontrèrent les miens… elle me montra Emma du regard…

Je la compris.

La malheureuse mère se voyait flétrie par sa fille, au nom des excellents principes qu’elle lui avait donnés.

Madame de Richeville ne put s’empêcher de vouloir dire indirectement quelques mots pour sa défense.

— Mon enfant — reprit-elle tristement — il faut avoir un peu de pitié pour les coupables… peut-être cette pauvre mère… si blâmable qu’elle soit, est-elle à plaindre ?

— Madame… — dit l’abbé Dampierre d’une voix ferme — je suis prêtre… je suis vieux… vous me permettez de vous parler avec sincérité ?

— Sans doute… monsieur l’abbé, je vous en prie — dit madame de Richeville en sentant augmenter sa confusion.

— Eh bien, madame, il est à regretter que des personnes comme vous, comme ces dames,