Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/312

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été tout à coup saisie de convulsions violentes et d’un redoublement de tristesse, qu’on ne savait à quelle cause attribuer. Depuis ce moment sa vie n’avait plus été qu’une sorte de lente agonie, et elle s’était éteinte.

Pendant ce triste récit, madame de Richeville ne me dit pas un mot qui pût me faire soupçonner qu’Emma eût été instruite de l’amour de son mari pour moi, ou qu’elle eût été persuadée qu’il ne l’avait épousée que par pitié.

Environ un mois apurés ce funeste événement, madame de Richeville se retira au Sacré-Cœur après avoir employé en fondations charitables ce qu’il lui restait de fortune, à l’exception d’une modique pension viagère qu’elle payait aux dames du couvent.

Grâce à l’air du Midi, j’étais presque complètement rétablie ; je ne voulais pas d’ailleurs quitter Paris, et laisser madame de Richeville absolument seule pendant les premiers temps de l’austère retraite à laquelle elle s’était vouée.

Elle fut heureuse de la résolution que je pris de rester encore quelque temps auprès