Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/318

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séparation, elle m’avait engagée et j’étais décidée à partir le soir même pour Maran afin de faire cesser par mon absence les bruits odieux que la misérable fatuité de M. de Senneville avait fait naître.

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Quelques jours après mon arrivée, madame de Richeville m’apprit un événement dont les suites auraient pu être bien douloureuses pour moi.

Voici le passage de cette lettre :

« … Mon neveu Gaston a été en si grand danger, que malgré mon indignation, je n’ai pu refuser d’aller le voir ; car il avait — me disait-il — un aveu important à me faire. Je le trouvai très gravement blessé d’un coup d’épée qu’il a reçu de M. de Rochegune, et dont il se ressentira peut-être toute sa vie. Il m’a avoué franchement, d’ailleurs, que, cédant à un odieux sentiment d’orgueil et de vanité, il avait indignement abusé de vos relations confidentielles pour vous compromettre, et que son séjour dans le Midi était une fable comme le reste ; Il me suppliait, dans le cas où sa blessure serait mortelle,