Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/319

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de vous demander grâce pour lui et de vous dire qu’il avait reconnu là lâcheté de ses mensonges ; il a enfin tâché de faire valoir comme un titre à votre indulgence sa discrétion profonde au sujet de M. de Rochegune. Voici à peu près comment il m’a raconté cette scène, qui aurait pu avoir, hélas ! des suites plus funestes encore.

« J’appris — me dit Gaston — en rentrant chez moi que mon valet de chambre avait remis à madame Blondeau le dépôt que sa maîtresse m’avait confié. Je fus étonné, presque blessé de cette manière d’agir ; je courus chez madame de Lancry, elle était sortie ; Je revenais chez moi, lorsque je la vis par hasard descendre de sa voiture avec madame Blondeau et prendre un fiacre. Cette apparence de mystère piqua ma curiosité ; j’allais la suivre, lorsque je rencontre M. de Baudricourt, un de mes amis, arrivé récemment des États-Unis, où il était resté fort longtemps, comme beaucoup de personnes, il avait ajouté foi à mes calomnies sur madame de Lancry. Je lui déguisai une partie de la vérité ; et il m’accompagna pour m’ai-