Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/370

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peur de moi, que vous prenez un tel parti ?

— Monsieur, vous ne m’arracherez pas vivante d’ici ! s’écria Mathilde en frissonnant.

— Vous l’entendez.. j’espère… vilain homme… Cette chère petite… je ne le lui fais pas dire… on ne l’arrachera pas vivante d’ici… Ainsi, allez-vous-en… allez-vous-en… et laissez-nous en repos l’une à l’autre.

— Mon Dieu ! mon Dieu ! — dit M. de Lancry en continuant de minauder — vous ne serez donc jamais raisonnable, mon bel ange ? Vous ne voudrez donc jamais comprendre que vous êtes à moi, que vous êtes mon épouse chérie… que vous m’appartenez corps et âme ?… À quoi donc servent les leçons ?… Avant-hier j’arrive à Maran, vous refusez de me suivre, mon adorée, vous m’obligez d’envoyer chercher M. le maire : eh bien ! qu’arrive-t-il ? Que ce digne municipal, assisté du juge de paix, vous prouve clair comme le jour que vous êtes obligée de m’accompagner partout où il me plaira de vous conduire, mon doux amour. Est-ce que je peux renoncer à tant de charmes ? Vous êtes plus jolie que ja-