Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/375

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le sens… il ne m’abandonnera pas… puisque la justice humaine m’abandonne… Il a lu dans mon cœur… Quoi qu’il arrive, il me pardonnera ; et quoi qu’il arrive aussi, soyez maudite — dit elle d’une voix solennelle à mademoiselle de Maran — soyez maudite, vous qui avez confié à cet homme la vie de la fille de votre frère… sachant que cet homme était un monstre…

— Mathilde… — s’écria mademoiselle de Maran d’une voix suppliante.

— Dieu a voulu — reprit madame de Lancry avec une exaltation croissante — Dieu a voulu que par un rapprochement terrible vous ayez à cette heure sous les yeux l’horrible tableau du mal que vous avez causé… Pour vous le jour des expiations commence… Vous êtes abandonnée de tous, livrée à la barbarie de vos gens ; vous mourrez ainsi, abandonnée de tous… maudite de tous… Ursule, que vous avez perdue… Ursule qui, grâce à vous, est arrivée de crime en crime jusqu’au suicide, vous a maudite !… M. de Mortagne tombant sous les coups d’un assassin… vous a maudite !… car si vous ne m’aviez pas fait épou-