Page:Sue - Paula Monti, tome 1, 1845.djvu/134

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

fièrement sous sa casquette. — Enfin, à force de promesses et de câlineries, j’obtiens de cette chère Barenne de me montrer cette délicieuse coiffure et de m’en faire une pareille à celle de la marquise, et… la voici… Cela s’appelle un sobieska. Vous jugez du dépit de madame de Luceval, qui, croyant avoir l’étrenne de cette coiffure, me la verra porter ainsi qu’elle.

— Vous me permettrez, madame, d’être d’un avis contraire — dit Berthe en souriant à demi. — Je crois qu’elle sera très contente de ne pas être la seule coiffée ainsi.

— Je vous assure, ma chère, qu’elle sera furieuse — riposta madame Girard.

— Je pense comme toi, bonne amie — dit M. Girard.

— Monsieur Girard… je vous prie de ne pas me tutoyer — dit Alphonsine avec dignité. — Vous avez l’air d’un portier.

— Je voulais dire, Alphonsine, que vous aurez peut-être à vous reprocher d’avoir fait perdre à votre marchande de modes la pratique de madame la marquise de Luceval. Car, permettez-moi de vous le dire, bonne amie, il y a abus de confiance ; n’est-ce pas, Brévannes, il y a abus de confiance ?…

— Timoléon — dit madame Girard à son mari sans lui répondre autrement — il n’y a plus que trois loges vides aux premières. Allez demander si l’une d’elles n’est pas louée à la marquise de Luceval…