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Page:Sue - Paula Monti, tome 1, 1845.djvu/178

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« Répondez poste restante, à la même adresse. »

Le calme et la dignité de cette nouvelle lettre frappèrent M. de Morville ; il en fut touché, malgré les préoccupations que lui causait son amour pour madame de Hansfeld. Il répondit avec sa sincérité habituelle :

« J’accepte avec reconnaissance l’offre que vous me faites… Mon cœur est triste ; je n’ai jamais eu de confident, mais j’aimerais à épancher mes impressions, non pas raconter des faits agréables ou pénibles, et les confidents s’inquiètent des personnes, non des sentiments. Il se peut donc que je trouve un grand charme, une grande consolation à dire mes tristesses ou mes espérances, ou à m’entendre plaindre si je souffre, ou féliciter si je suis heureux, par la mystérieuse et généreuse amie qui vient à moi. »

« Léon de Morville. »

Ce dernier billet écrit et envoyé à son adresse, M. de Morville, absorbé par son amour croissant pour madame de Hansfeld, ne songea plus que rarement à sa mystérieuse correspondante, la personne inconnue (que le lecteur a sans doute devinée) ne voulant pas abuser par une hâte indiscrète de la permission que M. de Morville lui avait donnée.