Page:Sue - Paula Monti, tome 1, 1845.djvu/33

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je vous croirai, monsieur… et dès lors, grâce à Dieu ! cet entretien n’aura plus de but.

Après quelques moments d’hésitation pénible, M. de Morville parut prendre un parti violent et dit :

— Je ne puis pas mentir, madame, eh bien ! oui… un secret des plus graves !…

— Il suffit, monsieur — s’écria madame de Hansfeld, interrompant M. de Morville : — je ne m’étais pas trompée, vous possédez un secret que je ne croyais connu que de deux personnes… je croyais l’une d’elles morte… l’autre avait le plus puissant intérêt à garder le silence, car il s’agissait de son déshonneur… Aussi me suis-je décidée à vous demander cette entrevue, ne pouvant vous recevoir… et n’ayant maintenant aucune chance de vous rencontrer dans le monde… Peu m’importe l’opinion que vous avez dû concevoir de moi après la révélation qu’on vous a faite ; vos fréquents témoignages d’aversion me prouvent que cette opinion est horrible ; cela doit être… Dieu sera mon juge… Mais il ne s’agit pas de cela — reprit la princesse ; — vous ignorez peut-être, monsieur, de quelle terrible importance est le secret que l’on vous a confié ou que vous avez surpris. Osorio… n’est donc pas mort ? Il est donc vrai qu’il n’a pas péri à Alexandrie, ainsi qu’on l’avait cru d’abord ? Répondez, monsieur, de grâce, répondez… S’il en était ainsi, bien des mystères me seraient expliqués…