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Page:Sue - Paula Monti, tome 1, 1845.djvu/83

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— Qui donc avez-vous vu, marraine ? — dit la jeune fille, effrayée de l’exaspération de madame de Hansfeld.

— Charles de Brévannes.

— Il est ici ?

— Tout à l’heure… à l’Opéra… je l’ai vu… Oh ! c’était bien lui… La présence de cet homme m’annonce quelque nouveau malheur…

— Je ne connais pas cet homme, marraine… Je ne sais pourquoi vous le haïssez… mais je le hais parce que vous m’avez dit qu’autrefois il vous avait causé de grands chagrins.

En prononçant ces mots : Je ne sais pourquoi vous haïssez cet homme, Iris ne put vaincre un léger tressaillement qui ne fut pas remarqué par madame de Hansfeld.

— Pourquoi je le hais, tu me le demandes ! — s’écria la princesse presque avec égarement.

— Je ne vous le demande pas par curiosité, marraine ; si vous haïssez… vous voulez vous venger…

— Me venger… oh ! oui… Je voudrais une vengeance éclatante, terrible… comme le mal qu’il m’a fait…

— Si je puis vous servir, parlez.

— Toi, pauvre fille ?

— Ordonnez, j’obéis ; Iris est à vous, c’est votre bien ; elle vit par votre vie, elle respire par votre souffle, elle voit par vos yeux, elle veut par votre volonté.