Page:Sue - Paula Monti, tome 2, 1845.djvu/116

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— Non, non, je vous l’ai dit ; je serai aussi opiniâtre que vous…

— Eh bien ! soit, je ferai ce que vous désirez ; seulement soyez assez bon pour me promettre de ne pas me forcer de m’amuser trop — dit Berthe en souriant tristement. — J’irai dans le monde puisque vous le désirez vivement… mais pas trop souvent, n’est-ce pas ?

— Soyez tranquille ; lorsque vous y serez allée quelquefois, ce sera moi qui, j’en suis sûr, serai obligé de modérer vos désirs d’y retourner.

— Oh ! ne craignez pas cela, Charles.

— Vous verrez, vous verrez.

— Je me trouve si gênée chez les personnes que je ne connais pas ; il me semble voir partout des regards malveillants.

— Vous êtes beaucoup trop jolie pour ne pas exciter l’envie et la malveillance des femmes ; mais l’admiration des hommes vous vengera. Sans compter que parmi les personnes auxquelles je veux vous présenter, il en est de si hautement placées, de si exclusives même, que votre admission chez elles fera bien des jaloux.

— Que voulez-vous dire, Charles ?

— Vous allez le savoir, ma chère amie, et je me fais une joie de vous l’apprendre. Je suis ravi de vous voir entrer si bien dans mes vues ; je m’attendais, je vous l’avoue, à avoir plus de résistance à vaincre…

— Si j’ai cédé si vite… c’est par crainte de vous