Page:Sue - Paula Monti, tome 2, 1845.djvu/118

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lement Berthe, dont le cœur se serra par un pressentiment indéfinissable.

— Oui, madame la princesse de Hansfeld.

— La princesse ! comment ! c’est à elle…

— Que je vous présenterai après-demain, je l’espère.

— Oh ! jamais… jamais ! — s’écria involontairement Berthe.

Profiter de cette offre, qui lui donnait les moyens de revoir le prince, lui semblait une odieuse perfidie.

M. de Brévannes, quoique étonné de l’exclamation de sa femme, crut d’abord qu’elle refusait par timidité, et reprit :

— Allons, vous êtes une enfant. Bien que très grande dame, la princesse de Hansfeld est la personne la plus simple du monde ; vous lui plairez beaucoup, j’en suis sûr.

— Mon ami, je vous en conjure, ne me conduisez pas chez la princesse ; laissez-moi dans la retraite où j’ai vécu jusqu’ici.

— Ma chère amie, je vous en conjure à mon tour — dit M. de Brévannes en se contenant — n’ayez pas de caprices de mauvais goût. Tout à l’heure vous étiez décidée à ce que je désirais, et voici que maintenant vous revenez sur vos promesses ! Soyez donc raisonnable.

— Mais c’est impossible… Non, non, Charles… je vous en supplie en grâce… n’exigez pas cela de moi…